La Vendetta
LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac Ier volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)
Scènes de la vie privée
LA VENDETTA
DEDIE A PUTTINATI, sculpteur milanais
Analyse et histoire La Vendetta est une nouvelle qui parut en 1830 en tête du tome I des Scènes de la vie privée, qui marqua le début des succès littéraires de Balzac. Avant sa publication en librairie, des fragments en avaient paru dans des revues, L’Atelier, puis La Silhouette. La vendetta est le récit d’un drame familial dont la nouvelle parut en 1830. Un père, une mère (Elisa) et sa fille, corses, aux premiers mois de la Restauration. Le père, Bartholoméo Di Piombo, ami personnel des Bonaparte, la fille, Ginevra, amoureuse d’un jeune proscrit corse (Luigi), que le peintre Servin héberge clandestinement afin qu’il échappe aux policiers. Luigi est issu d’une famille avec laquelle Bartholoméo est en vendetta. Bartholoméo a décimé par vengeance toute la famille de Luigi, et pense que ce dernier est mort. Ginevra s’obstine, se marie malgré l’interdiction de son père de marier sa fille à son ennemi. Le père la renie. Elle meurt avec son enfant dans la misère. Nouvelle écrite à Paris en janvier 1830 « Ici, dit Balzac dans l’Introduction aux Etudes de mœurs où son ami Félix Davin, en 1835, résume la signification des œuvres de Balzac publiées à cette date, l’auteur a montré qu’un enfant avait tort de se marier en faisant les actes respectueux prescrits par le code. » Par cette destination, La Vendetta est donc une nouvelle typique des Scènes de la vie privée, destinées à montrer les fautes auxquelles sont exposés les jeunes gens. Elle est aussi un exemple de ces secrets de la vie privée « que les familles », dit encore Félix Davin, ensevelissent dans l’ombre ». Comme d’autres « scènes » de la même période, elle emprunte beaucoup à l’expérience personnelle de Balzac. La situation qu’il décrit avait été vécue, avec des détails différents, dans la famille d’Eugène de Surville que sa sœur Laure avait épousé et elle s’était terminée par la même misère. Le vieux républicain corse, ami d’enfance de Bonaparte, était André Campi, confident et factotum de Letizia Ramolino, mère de Napoléon, qui avait été pendant quinze ans l’amant de Mme de Berny, personnage très curieux dont Balzac a reproduit fidèlement les traits.
Généalogie des personnages Piombo : (baron Bartoloméo di) Corse né vers 1740,conscrit de Napoléon. Epouse Elisa, d’où : Gregorio tué dans une vendetta ; Ginevra, née en 1791, morte en 1820, d’où, un fils Bartoloméo, mort tout jeune. Thirion : Valet de chambre, puis huissier de Louis XVIII, mort en 1834. A une fille, Amélie élève de l’atelier Servin et ennemie de Ginevra. Amélie épousera Camusot de Marville. Servin : Maître de peinture de l’Atelier Servin. Porta : Famille corse de sept personnes dont six sont exterminées par Bartoloméo di Piombo. Reste le septième, Luigi, militaire (1793-1820), époux de Ginevra et ennemi juré de Bartholoméo. La femme et l’enfant (en bas âge) meurent.
1) Source analyse/histoire : Préface recueillie d’après le texte intégral des œuvres de la Comédie Humaine (tome III) publié par France Loisirs 1986 sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac.
2) Source : Félicien Marceau « Balzac et son monde – Gallimard »
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