Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

La Bourse

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac Ier volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)

Scènes de la vie privée B6-XIX-me-Le-Mod-le  

LA BOURSE    

A SOFKA N’avez-vous pas remarqué, mademoiselle, qu’en mettant deux figures en adoration aux côtés d’une belle sainte, les peintres ou les sculpteurs du moyen âge n’ont jamais manqué de leur imprimer une ressemblance filiale ? en voyant votre nom parmi ceux qui me sont chers et sous la protection desquels je place mes œuvres, souvenez-vous de cette touchante harmonie, et vous trouverez ici moins un hommage que l’expression de l’affection fraternelle que vous a vouée Votre serviteur, De Balzac.

La Bourse est un roman d’Honoré de Balzac paru en 1832 aux éditions Mame-Delaunay dans les Scènes de la vie privée de la Comédie Humaine. Publié de nouveau aux éditions Béchet en 1835, puis en 1839 chez Charpentier dans les Scènes de la vie parisienne, le texte retrouve sa place dans les Scènes de la vie privée, dans le tome III de l’édition Furne de 1842.

Histoire C’est l’histoire qui raconte l’amour qui naît entre une jeune fille de condition modeste Adélaïde Monseigneur et un jeune peintre Hippolyte Schinner qui deviendra le génie que l’on connait. Ils cohabitent dans le même immeuble. Adélaïde est la fille d’une vieille baronne veuve et sans argent. Hippolyte Schinner croit son amour compromis par les doutes qu’il a de l’honnêteté de ses voisines. Il pense qu’Adélaïde lui a dérobé sa bourse lors de l’une des soirées employées par la baronne à jouer aux cartes avec ses amis. Il aura honte de ses préjugés et des hypothèses malsaines échafaudées dans son esprit lorsqu’Adélaïde lui remettra une bourse neuve confectionnée par ses soins de couturière et dans laquelle il ne manque pas un centime. L’histoire se termine par un mariage heureux entre les deux protagonistes.

La bourse

                   Adélaïde

Balzac

                 H. Schinner

Généalogie des personnages   Baron Leseigneur de Rouville : Leseigneur de Rouville, baron et capitaine de vaisseau – mort vers 1796. Père d’Adélaïde, il laissera, à son décès, sa femme et sa fille sans ressources. Adélaïde épousera Hippolyte Schinner. Adélaïde Leseigneur de Rouville : Fille des précédents, elle cache de son mieux la misère atroce dans laquelle vit sa digne famille. Madame Schinner : Alsacienne, Mademoiselle Schinner a un fils naturel né en 1790, Hippolyte Schinner, peintre fait baron. Epouse Adélaïde Leseigneur de Rouville. Hippolyte Schinner : Peintre pauvre qui trouvera plus pauvre que lui et que l’on découvre baron de Schinner à la fin. Chevalier du Halga : Ami de la baronne de Rouville. Comte de Kergarouët (amiral) : Autre ami de la baronne de Rouville chez laquelle lui et le chevalier se font un devoir de venir perdre au jeu pour aider les deux femmes sans qu’elles s’en aperçoivent.

Balzac et l’art L’auteur traite ici un sujet dont il fera le tour complet en plusieurs oeuvres : les arts, la création sous toutes ses formes ainsi que les joies et les douleurs qu’elle provoque. Grand admirateur d’Eugène Delacroix qui lui aurait servi de modèle pour le personnage de Joseph Bridau (peintre dans La Rabouilleuse ( Un ménage de garçon), Un Début dans la vie, La Bourse), il montre la création picturale sous tous ses angles : celle du peintre novateur et incompris, le génial Frenhorfer du Chef-d’oeuvre inconnu, le peintre débutant puis reconnu : Joseph Bridau, celle du peintre riche mais fabriquant de croûtes : Pierre Grassou, qui gâche sa vie à copier Le Titien, Raphaël (peintre), Rembrandt, Rubens, et reste amer malgré sa fortune et sa position sociale. Balzac ne manque jamais « d’illustrer » ses romans avec des références à des tableaux célèbres. La Bourse est jalonnée de ces descriptions picturales : « Adélaïde vint appuyer ses coudes sur le dossier du fauteuil occupé par le vieux gentilhomme en imitant, sans le savoir, la pose que Guérin a donnée à la soeur de Didon dans son célèbre tableau. » Il revient aussi avec brio sur les thèmes qui lui sont chers et qui jalonnent la Comédie Humaine de romans, nouvelles et récits traitant avec une minutie et une précision qui étonnent encore les spécialistes : – la sculpture : Sarrasine dont le héros Sarrasine est un génie révolté. – la musique : Gambara où l’on assiste à la création quasi-mathématique d’une oeuvre musicale et      dans laquelle Balzac donne aussi une analyse minutieuse d’un opéra de Giacomo Meyerbeer. – l’art lyrique : Massimilla Doni où l’histoire d’amour sert de prétexte à un véritable cours sur l’art      de Rossini. C’est encore une belle fable que présente Balzac dans La Bourse.  » On ne doit jamais juger les gens sur la mine », Balzac est décidément bien un conteur, grand fabuliste, qui arrive à forger, en un court roman, le portrait d’une catégorie sociale sur laquelle il revient souvent : les oubliés (victimes?) de Napoléon que l’on a déjà vus dans La Rabouilleuse. Bien que considéré comme une oeuvre secondaire, l’ouvrage contribue à l’éclairage du monde de la peinture de manière assez inattendue. Il renvoie également à d’autres oeuvres sur le même thème et à  » l’intelligence de l’art chez Balzac ». En cela, il est une pierre non négligeable dans l’édifice de la Comédie Humaine.  

1) Source histoire tirée de la préface (tome I) recueillie d’après le texte intégral des œuvres de la Comédie Humaine publié par France Loisirs 1986 sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac.

2) Source généalogie des personnages : Félicien Marceau « Balzac et son monde – Gallimard » 

3) Complément notes : Encyclopédie universelle Wikipédia.

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