Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Un drame au bord de la mer

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac XVe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1874)

Etudes philosophiques Picture 1    

UN DRAME AU BORD DE LA MER (1834)    

Œuvre dédiée par Honoré de Balzac A MADAME LA PRINCESSE CAROLINE GALLITZIN DE GENTHOD, NEE COMTESSE WALEWSKA Hommage et souvenir de l’auteur.  

Analyse de l’oeuvre Cette nouvelle parut en 1835 dans la première édition des Etudes philosophiques en 5 volumes in-12°. Elle a le même sens qu’El Verdugo : elle montre la puissance que peuvent avoir certaines idées sociales. Balzac la faisait résumer ainsi par Félix Davin : « Le voyez-vous, ce pénitent sinistre, assis immobile sur son rocher ? Eh bien, là encore, l’idée a porté ses ravages ! La paternité à son tour est devenue tueuse. Ce pénitent est un père qui a noyé son fils parce qu’il soupçonnait en lui des instincts que la société réprouve et s’est fait meurtrier pour que son fils ne le devint pas. » M. Moïse Le Yaouanc a indiqué que Félix Davin avait lui-même traité ce sujet dans deux nouvelles Une exécution en famille publiée en 1832 et Le Père juge et bourreau publiée en 1834. Il pense que Balzac a pu retenir ce thème pour en faire une des illustrations de ses Etudes philosophiques. L’entrée en matière raconte un voyage que Balzac fit au mois de juin 1830 avec Mme de Berny. Ils descendirent la Loire en bateau et terminèrent par une excursion au Croisic et à Guérande. Cette promenade qui paraît être racontée fidèlement au début de la nouvelle donna à Balzac l’occasion de décrire des paysages maritimes dont il était particulièrement fier.

L’Histoire Il s’agit d’une nouvelle qui raconte la retraite amoureuse faite sur les bords de la Loire par un couple. Les tourtereaux vont à la découverte des paysages de la Loire et s’extasient de tout. Au cours de leurs pérégrinations, Louis et Pauline font la rencontre d’un pauvre pêcheur en haillons dont la misère faisait peine à voir. Pris de pitié devant tant d’indigence, ils décident de lui acheter sa pêche constituée d’un superbe homard et d’une araignée de mer. Bien que le produit de cette pêche s’élève à 35 sous, le couple, ému et compatissant, élève la surenchère jusqu’à 150 francs. Ils proposent à leur nouvel ami de leur servir de guide pour se rendre jusqu’au bourg de Batz. Au fur et à mesure de leurs pérégrinations, ils rencontrent sur leur chemin un homme mystérieux, nommé l’Homme-au-vœu, qui semble effrayer les riverains. Curieux, notre couple demande au pêcheur de leur narrer l’histoire de cet homme étrange. Pierre Cambremer, fils aîné d’une longue lignée de marins de père en fils, a marié Jacquette Brouin dont il a eu un garçon. Fils unique, adulé de ses parents, le petit Cambremer voyant que tout lui était permis est devenu méchant. Parvenu à l’âge de 16 ans, sa méchanceté et sa perversité faisaient de Jacques Cambremer un requin. Jouisseur de tous les plaisirs de la vie, il commença par voler sa mère pour dérober ensuite tout ce qu’il y avait dans la maison familiale – Recherché par la Justice pour maintes incivilités, Pierre Cambremer essaya de ramener son fils à la raison en l’obligeant à revenir à la maison. Ce fut en pure perte. Investi de mauvaises intentions et de ce besoin de mal faire, Jacques continue à dépouiller ses parents. Il parvient à voler la dernière pièce d’or que sa mère a cousue dans le matelas de son lit pour aller jouer au billard. Le père parvient à récupérer sa pièce auprès de la tenancière du salon de jeux. A la suite de ce dernier délit, offensé, bafoué et poussé à bout par ce fils despotique, le père décide de faire sa propre justice. Au retour de Jacques, il lui fait part de la disparition de la pièce et demande à Jacques s’il en est l’auteur. L’enfant nie tout et couvre d’injures sa pauvre mère. Le père parvient à confondre son fils par une marque faite sur la pièce d’or par la mère. Le fils certain que son père n’entreprendra rien contre lui, persiste dans son refus de la vérité et s’endort. Le père profite de son sommeil pour lui bander la bouche, lui lier les mains, les pieds et lester une corde à son cou. Il mit son fils dans la barque de pêche, et alla le noyer en mer malgré les suppliques de la pauvre mère. Jacquette mourut de chagrin et de douleur huit jours plus tard. De retour à leur hôtel, Louis et Pauline remarquèrent un billard dans la salle basse. Quand ils apprirent que c’était le seul billard public du Croisic, ils s’empressèrent de faire leurs apprêts de départ pendant la nuit. Cruellement tourmenté par les visions de ces trois existences, Louis sur les conseils de Pauline, décide d’écrire cette aventure à son oncle. La nouvelle a été écrite par l’auteur à Paris, le 20 novembre 1834.

Les personnages Cambremer : Pêcheur au Croisic, épouse Jacquette Brouin, d’où un fils Jacques. Cambremer a un frère, Joseph, lui-même père de Pierrette ou Pérotte. Jaquette Brouin : Femme de Pierre Cambremer.

Sources :

1) Préface de La Comédie Humaine (tome XXIV) selon le texte intégral, publié en 1987 par France-Loisirs, sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac  2) Généalogie des personnages :Félicien Marceau « Balzac et son monde » Gallimard.

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