Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

César Birotteau

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac Xe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)

Scènes de la vie parisienne
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           Madame César Birotteau

  CESAR BIROTTEAU    

Œuvre dédiée par Balzac A MONSIEUR ALPHONSE DE LAMARTINE Son admirateur, DE BALZAC      

Analyse de l’oeuvre Avec César Birotteau et Splendeurs et misères des courtisanes nous sommes au centre des Scènes de la vie parisienne, une des plus prestigieuses divisions de La Comédie Humaine. Mais, en même temps, ces deux œuvres font pénétrer le lecteur de Balzac dans des milieux très différents, l’un celui de la bourgeoisie commerçante, l’autre celui de la pègre, avec des personnages également représentatifs, mais avec une mise en scène et dans un éclairage dissemblable : l’un nous représente des personnages et des existences qui nous sont encore familiers, l’autre des aventures insolites et des figurants qui sont étrangers à notre propre expérience. Le sujet de César Birotteau peut être résumé d’un mot : c’est l’histoire d’une faillite et d’une réhabilitation. Pas de n’importe quelle faillite et de n’importe quelle réhabilitation : celle d’un commerçant honnête, heureux dans ses affaires, estimé, brusquement victime d’une catastrophe commerciale provoquée par sa confiance en sa prospérité, aggravée par des imprudences , mais donnant suite dans sa liquidation l’exemple d’une probité et d’un scrupule qui lui méritent l’hommage général et une ovation solennelle ; il meurt d’épuisement dans ce triomphe. Le titre du roman est à lui seul une représentation. Parodiant le titre célèbre choisi par Montesquieu, Balzac intitule cette biographie : Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, marchand parfumeur, adjoint au maire du 2e arrondissement de Paris, chevalier de la Légion d’honneur, etc. Ce titre majestueux et moqueur fait image : le lecteur de Balzac se souvient aussitôt de Joseph Prud’homme, le bourgeois sentencieux que les caricatures d’Henry Monnier avaient rendu célèbre. César Birotteau est Joseph Prud’homme qui a réussi : il est riche, considéré, récompensé par les honneurs auxquels il pouvait prétendre, volontiers pompeux. Et cette image est comiquement illustrée par la première scène du roman dans laquelle César Birotteau, en chemise de nuit, prend les mesures de son appartement pour la fête qu’il veut donner à l’occasion de sa décoration, tandis que sa femme inquiète, dans la même tenue intime, lui fait les représentations timides d’une bonne ménagère. Balzac n’avait pas vu, du premier coup, son personnage et son sujet. Il avait conçu son roman à l’époque où il écrivait Eugénie Grandet, en août-septembre 1833. Il y a une faillite dans Eugénie Grandet, celle du frère du vieux vigneron qui est à l’origine de l’action. M. René Guise pense que c’est l’idée de cette faillite qui a pu donner à Balzac l’idée d’en raconter une autre, toute contraire. En tout cas, ce que Balzac dit de son projet dans une lettre à Madame Hanska du 10 avril 1834 indique un itinéraire très différent du roman que nous pouvons lire aujourd’hui. « C’est le médecin de campagne, mais à Paris, annonce Balzac, c’est Socrate bête, buvant dans l’ombre et goutte à goutte sa cigüe, l’ange foulé aux pieds, le grand homme méconnu. Ah ! c’est un grand tableau… » Cette image du juste, incompris, « foulé aux pieds » que Balzac compare au docteur Bénassis, bienfaiteur qui transforme en Savoie un canton déshérité, n’a rien de commun avec la destinée beaucoup moins apostolique du bon César Birotteau. Le roman ne prend sa signification actuelle qu’un an plus tard, en septembre 1834. C’est à cette date qu’apparaissent, dans le manuscrit de Balzac dont les différentes versions ont été recueillies, des titres de chapitres nouveau : Réhabilitation et Emotion qui correspondent à la version actuelle. En outre, une nouvelle épigraphe remplace celle que Balzac avait d’abord placée en tête. Elle est tirée des Etudes philosophiques : elle fait allusion aux « foudroiements » qui peuvent se produire sous l’action de certaines pensées obsessives, par l’action « de quelque acide moral soudainement répandu sur l’être intérieur ».

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     César Birotteau

Bien que le schéma du roman, dès cette date de 1834, ébauché dans l’esprit de Balzac, il faudra encore trois ans avant que le projet ne soit réalisé. Des allusions périodiques apparaissent dans les lettres à Mme Hanska. Mais les événements le font passer au second plan : un séjour à Vienne avec Mme Hanska en 1835, puis l’année suivante, l’aventure de la Chronique de Paris qui fut pour Balzac une catastrophe financière, suivie d’une autre catastrophe, la faillite de son éditeur Werdet. On ne voit reparaître le projet de César Birotteau qu’en juillet 1837. Balzac vient de conclure à ce moment un contrat bien opportun. La nouvelle direction du Figaro lui achète deux romans : Les Artistes, qui ne sera jamais réalisé, et César Birotteau, l’un et l’autre livrables à la fin de l’année pour une publication en feuilleton. C’est à cette date que commence véritablement la rédaction de César Birotteau qui fut délicate, car le roman dut passer par plusieurs avatars. D’abord préparé pour la publication en feuilleton, il dut être notablement augmenté par suite d’un changement d’imprimeur qui utilisait un caractère plus petit ; puis, la direction du Figaro changea sa destination, ce n’était plus un feuilleton qu’on allait offrir aux abonnés, mais un supplément qui serait présenté en livraisons hebdomadaires, et finalement ce ne serait plus un supplément débité en tranches, mais un volume qu’on offrirait en prime. Ces tribulations qui modifiaient à chaque fois la longueur et le découpage obligèrent Balzac à un travail difficile de mise au point et à des remplissages ou ravaudages réalisés sous la pression d’un calendrier impératif. La direction du Figaro offrait vingt mille francs si le roman était prêt pour le 10 décembre 1837. Cette condition exigeait, écrit Balzac, un travail intensif de « vingt-cinq nuits et vingt-cinq jours ». Cette rédaction de César Birotteau est un document édifiant sur les conditions de travail qui étaient imposées à Balzac. Il décrivait cette période à Mme Hanska comme « un tour de force ». René Guise qui a étudié ces diverses phases de la rédaction dans le manuscrit et les épreuves conservées à la collection Lovenjoul, écrit très justement à ce propos : «   Le véritable « tour de force » réalisé par Balzac en écrivant ce roman, ce n’est pas de l’avoir achevé en une vingtaine de jours, c’est bien dans des conditions impossibles, d’avoir fabriqué du texte sans que l’œuvre en soit défigurée. » On retrouve dans l’histoire de La Comédie Humaine d’autres « tours de force » du même genre.

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          A. Popinot

Neuf ans plus tard, en 1846, Balzac lui-même écrivait dans une lettre publique au critique Hippolyte Castille : « J’ai conservé César Birotteau pendant six ans (c’est un peu exagéré) à l’état d’ébauche, en désespérant de ne pouvoir jamais intéresser qui que ce soit à la figure d’un boutiquier assez bête, assez médiocre dont les infortunes sont vulgaires, symbolisant ce dont nous nous moquons beaucoup, le petit commerce parisien. Eh bien, monsieur, dans un jour de bonheur, je me suis dit : il faut le transfigurer en en faisant l’image de la probité. Et il m’a paru possible. » C’est bien là, en effet, le sens véritable de César Birotteau. Le personnage incarne une idée, un sentiment qui fait toute sa vie, c’est la signification dramatique et philosophique de l’œuvre. Et, en même temps, le roman décrit un milieu et une évolution économique, c’est sa signification descriptive. On ne comprend bien César Birotteau qu’en se souvenant que ce roman était d’abord destiné à prendre place parmi les Etudes philosophiques. Pour Balzac, ces Etudes philosophiques sont une série d’œuvres, romans et nouvelles, parallèle à la série descriptive des Etudes de mœurs au XIXe siècle : dans cette série, Balzac avait l’intention d’exposer, au moyen d’exemples, ses idées sur l’organisation nerveuse de l’être humain qui, selon lui, expliquait les sentiments, les passions et les actions extraordinaires accomplies sous leur influence. L’année même de la rédaction de César Birotteau, en 1839, Balzac avait commencé à écrire un récit très curieux, Les Martyrs ignorés, qui ne fut jamais publié de son vivant, qui ne fait pas partie de La Comédie Humaine et qui illustre très bien quelques-unes de ses idées sur le sujet. Sous ce titre, Balzac rapporte une conversation entre quelques intellectuels qui ont réfléchi, qui ont observé, et qui décrivent quelques cas significatifs sur les effets mortels des émotions violentes. Ils concluent : « Un oui ou un non, dans certains cas, sont comme des coups de pistolet tirés au cœur. » Ce mot annonce la phrase employée par Balzac pour résumer d’un mot le destin de César Birotteau : « Il est tué par l’idée-probité comme par un coup de pistolet. » Et il est expliqué par l’épigraphe que Balzac avait d’abord choisie pour son roman : « L’âme ne compose-t-elle pas de terribles poisons par la rapide concentration de ses jouissances, de ses forces ou de ses idées : beaucoup d’hommes ne périssent-t-ils pas sous le foudroiement de quelque acide moral soudainement répandu dans tout leur être intérieur ? » La probité se trouve, en effet, pour Birotteau, au cœur même de sa sensibilité. Il a eu une vie laborieuse et naïve. Il est en cela le contraire de ces cyniques qu’on voit triompher dans La Comédie humaine. Il admire le gouvernement, la royauté bourgeoise, les autorités. Il est fier de son honnêteté comme des honneurs qu’elle lui a valus. Il vit dans un château fort imaginaire qu’il a cru inexpugnable, protégé de tous côtés par la considération qu’il s’est acquise, par la fidélité de ceux qu’il aime, par le sérieux de son notaire. Et quand cet édifice, qui est sa vie, s’écroule, c’est une tempête qui s’abat sur lui, une tornade qui l’anéantit. Il ne reste plus rien non seulement de sa fortune, mais de lui-même puisque tout ce qui faisait son assurance et sa force a disparu d’un coup.

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  Ragon, parfumeur

C’est alors que se développe en lui, monstrueusement, l’idée fixe de la probité quand même. Il s’attache avec désespoir à la seule bouée qui lui reste, l’idée de donner une image de lui-même dans son malheur, par son malheur, grâce à sa probité totale. Il s’impose comme tâche de reconquérir, par son courage, par son désintéressement, par sa volonté rigoureuse de remplir toutes ses obligations d’une façon exemplaire, cette considération, cet honneur qu’il croyait avoir perdus. Mais alors il construit en lui une attente, il entretient un rêve, il le nourrit de ses sacrifices. Et ce rêve, cette idée fixe, aussi absolue en lui que l’amour du Père Goriot pour ses filles, il en fait une accumulation d’espoir et de joie, un courant d’espérance dans lequel toutes  ses forces sont engagées. Il se fabrique ainsi un voltage mortel pour le jour de son triomphe. Et il meurt de la réalisation trop parfaite, trop solennelle, de tout ce qu’il avait rêvé : foudroyé parce que le même jour lui apporte trop d’ivresse à la foi, sa réhabilitation, sa Légion d’honneur, les éloges du procureur général, les félicitations de la Bourse, et le retour dans son appartement d’autrefois, résurrection de l’ancien Birotteau, aussi complète, aussi parfaite que si rien ne s’était passé. Il meurt du poids de ce triomphe. Et la dernière scène est une scène typique de la dramaturgie de Balzac, car elle est une reconstitution. Les parents et les amis de Birotteau ont reproduit, pour le jour de la réhabilitation, le décor même de ce fameux bal qui avait été le triomphe de Birotteau : mêmes figurants, mêmes meubles, mêmes tentures, même fête. Or cette reconstitution qui sollicite et multiplie l’émotion, Balzac s’en était déjà servi quelques années plus tôt pour le dénouement d’une de ses nouvelles, Adieu. On avait pratiquement reconstitué pour guérir une folle la scène dramatique lors de laquelle la folie s’était déclarée chez elle, la mort de son mari au passage de la Bérézina. Et cette mise en scène avait été si parfaite que la folle était revenue à elle tout d’un coup, la raison lui avait été rendue, mais avec une telle violence qu’elle était morte comme Birotteau, foudroyée. Le dénouement de César Birotteau est une répétition du dénouement d’Adieu. L’étude de mœurs dans César Birotteau n’est pas moins chargée de signification. En plaçant cette scène en 1824, Balzac choisit une période de transition dans l’histoire du commerce parisien. Le magasin de M. Guillaume, marchand drapier de la rue Saint-Denis, qui est décrit dans La Maison du Chat-qui-pelote donne une idée du commerce tel qu’il existait sous l’Empire, continuant les mœurs qui étaient celles de la profession sous le règne du roi Louis XVI. Les années qui avaient suivi la défaite de Waterloo marquaient d’abord pour les commerçants la fin du blocus continental, puis la période d’activité commerciale de l’occupation étrangère et des premières années de paix. Ce centre commercial de Paris s’était déplacé vers l’Ouest. Le quartier de la place Vendôme et de la rue Saint-Honoré, où se trouve le beau magasin de César Birotteau, avait détrôné les abords de la rue Saint-Denis. Le caractère même du commerce avait changé. M. Guillaume était un marchand, César Birotteau est un négociant. Il n’est plus seulement le propriétaire d’un magasin de parfumerie très bien placé et s’adressant à une clientèle riche, il développe ses affaires, il lance de nouveaux produits qu’il fabrique dans ses ateliers, dont il est le diffuseur exclusif, La Double Pâte des Sultanes, L’Eau Carminative. Il a des représentants, il est presque un industriel. Mais le dispositif financier n’a pas suivi assez vite cette transformation des commerçants. Les banquiers s’en tiennent encore aux mécanismes anciens, c’est-à-dire essentiellement à l’escompte des effets en circulation. Aucune banque n’existe pour soutenir les entreprises nouvelles dans lesquelles les commerçants s’engagent. C’est en 1834 seulement, pendant la rédaction de César Birotteau, que le banquier Laffitte crée la Caisse générale du Commerce et de l’Industrie, ancêtre des banques d’affaires. Cet organisme nouveau a-t-il pu donner une idée à Balzac ou n’est-ce qu’une coïncidence ? Il est évident que si une telle banque avait existé du temps de César Birotteau, sa faillite aurait été impossible, il aurait trouvé auprès d’elle le financement qu’il chercha en vain. Birotteau est donc victime tout autant d’une lacune du système bancaire que de ses propres imprudences. Car il fut imprudent : c’est tout son drame. Le grand bal qu’il donne à l’occasion de sa décoration, les coûteux embellissements de son appartement le mettent en difficulté et cette « impasse » est aggravée par la fuite du notaire chez lequel étaient déposés les fonds dont il pouvait disposer. Mais la vraie cause de sa catastrophe, c’est qu’il est en avance sur son temps au moment où les banquiers sont en retard. Il a voulu profiter d’une « occasion », il a spéculé sur les terrains qu’on lotissait autour de la nouvelle église de la Madeleine. Cette spéculation, excellente en elle-même, est en avance de vingt ans sur son époque. Birotteau qui s’est enrichi méthodiquement, mécaniquement, selon les usages de son commerce, est victime des nouvelles manières de s’enrichir, qu’il ne connaît pas, dont il ne pressent pas les dangers, et dont il sera victime comme beaucoup d’autres, comme tous ceux dont, à la même époque, Balzac décrit les déboires dans La Maison Nucingen. Car La Maison Nucingen, « œuvre jumelle » de César Birotteau, dit Balzac, est écrite en effet la même année que César Birotteau, pendant la rédaction laborieuse du manuscrit du roman. Et c’est dans La Maison Nucingen qu’on trouve la leçon qui rejoint et explique la faillite de César Birotteau. Car La Maison Nucingen décrit l’entrée en scène d’un nouvel élément dans l’histoire des fortunes, la croissance de celles-ci par des biens qui n’existent pas encore et ne sont représentées que par du papier. C’est le contraire de ce qui faisait la force et la solidité de la maison de parfumerie à l’enseigne de César Birotteau. La fortune immobilière est une fortune d’essence terrienne, s’est transportée dans la rue Saint-Denis, une image terrienne du travail et de l’entêtement. Car le travail de Birotteau et sa fortune sont, comme sa vie elle-même, le travail et la fortune d’un paysan de Paris. Au contraire, sa spéculation sur les lotissements de la Madeleine dans laquelle il engloutit sa fortune est une idée qui n’est pas de lui, qui n’est pas de son tempérament, une idée étrangère. Il y avait une sagesse de Birotteau, inscrite non seulement dans son exactitude et sa prudence de commerçant, mais dans ses mœurs elles-mêmes et dans ses pensées, mœurs et pensées de boutiquier, de petit épargnant, de bon citoyen. Et c’est l’abandon de cette sagesse qui cause la perte de Birotteau. Cette signification, c’est ce qui donne à César Birotteau une qualité d’émotion que le sujet ne comportait guère. Car il y a derrière Birotteau, avec Birotteau, un camp des braves gens qui ont les mêmes idées que lui sur la vie, sur le travail, sur la probité. Birotteau n’est pas seul sur le chemin de son martyre. Il est accompagné par ceux qui partagent sa foi, qui comprennent son sacrifice et qui s’y associent. Ils le suivent comme des disciples, lui font cortège dans l’épreuve et traversent avec lui les landes du malheur avec un courage et une sérénité soutenus par leur vie tout entière qui, à ce moment-là, témoigne pour eux. Cette honnêteté antique lorsque Birotteau quitte sa maison, sa femme qui abandonne ses bijoux, lui sa montre et ses boucles d’or, leur scrupule ensuite pour tout rembourser, leur entêtement de fourmi pour tout reconstruire, cette participation de tous sans subterfuges et sans regrets, c’est ce qui donne à la catastrophe de Birotteau une sorte de grandeur et qui émeut la sympathie et l’admiration du lecteur par ces images archaïques d’une vertu qui faisait partie des trésors d’autrefois. Source analyse : Préface recueillie d’après le texte intégral des œuvres de la Comédie Humaine (tome XIII) publié par France Loisirs 1986 sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac.

L’Histoire César Birotteau, parfumeur enrichi par ses découvertes qui font fureur, et auquel on va remettre la Légion d’honneur, décide de transformer sa maison bourgeoise en véritable palais pour donner à la fin de l’année 1818 un bal à l’occasion du retrait des troupes d’occupation de France. Ses dépenses somptuaires, qui effraient sa femme et son fidèle employé Anselme Popinot (secrètement amoureux de Mademoiselle Birotteau), lui donnent un vertige d’ambition qui l’amène à risquer toute sa fortune. Le notaire maître Roguin flaire en Birotteau une dupe potentielle, et il l’entraîne dans une affaire de spéculation immobilière dans le quartier de la Madeleine à Paris. Birotteau a en effet besoin d’argent car les travaux de transformation de sa maison et le nouveau train de vie qu’il veut y mener ont sérieusement entamé son patrimoine.

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       César Birotteau

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           La parfumerie de César Birotteau

Par une habile double manœuvre, le notaire escroc détourne toutes les économies du parfumeur sans lui donner de reçu, avant de disparaître. L’instigateur du complot contre Birotteau est un de ses anciens employés congédié pour vol : du Tillet, maintenant admis dans les hautes sphères de la Banque et qui achève sa vengeance en sapant le crédit de son   ancien patron auprès des banques. Sans possibilité d’emprunt, le parfumeur ne peut, malgré le dévouement de son oncle Pillerault, de sa femme, de sa fille, se tirer d’affaire. Il est obligé de vendre sa boutique La Reine des roses au commis qui a remplacé Anselme Popinot : Célestin Crevel. Mais Anselme Popinot, qui dirige maintenant une succursale va le sauver. Aidé du génial vendeur Félix Gaudissart, il met au point et commercialise une huile de son invention qui fait fureur à son tour, comme les découvertes de Birotteau. Popinot passe des jours et des nuits à fabriquer, dans le secret, l’huile de noisette dont il reverse les bénéfices à César Birotteau. Aidé par six mille francs qu’offre Louis XVIII au fidèle royaliste, Birotteau rembourse tous ses créanciers, est finalement réhabilité en 1823 et reprend sa Légion d’honneur. Mais terrassé par cette bataille, il meurt au jour de son triomphe, laissant le commerce prospère et la dignité de son nom en héritage à sa fille et au fidèle Popinot. Source histoire : Wikipédia

Les personnages César Birotteau : né en 1779, César est un parfumeur célèbre de la capitale (Paris). Il est le fils de Jean Birotteau, capitaine, tué en 1799. Madame César : Constance Pillerault, née en 1782, d’où une fille Césarine qui épouse Anselme Popinot. Césarine Birotteau : fille de César et Constance Birotteau – née en 1801. Anselme Popinot : né en 1797, commis de Birotteau, droguiste, ministre du Commerce, comte et pair de France « l’un des hommes d’Etat les plus influents de la dynastie ». Il épouse, en 1823, Césarine Birotteau. Ragon parfumeur : Parfumeur né en 1748. Epouse une Popinot, sœur du magistrat et tante d’Anselme.

Source généalogie des personnages : Félicien Marceau « Balzac et son monde » Gallimard.

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