Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Le Médecin de campagne

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac XIIIe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)

Scènes de la vie de campagne

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   Jacquotte et Monsieur                     Denassis

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     Le père Moreau et sa                          femme

  LE MEDECIN DE CAMPAGNE    

Balzac dédie cet ouvrage à sa mère      

Analyse de l’oeuvre Ce roman, si souvent cité, si souvent loué, présente cette double particularité de n’appartenir ni au groupe des œuvres descriptives de Balzac ni au groupe de ses œuvres philosophiques. Œuvre étrange par son sujet même : Le Médecin de campagne n’est que le compte rendu d’une promenade. L’action, si l’on peut dire, est située en 1829. Un officier se rend dans un village voisin de Grenoble pour y rencontrer un médecin, le docteur Benassis, auquel il veut confier son fils. Il a entendu louer ce médecin qui a une sorte de célébrité. Le docteur Benassis est devenu le maire de ce village : il raconte à son visiteur comment il a acquis la confiance des habitants après avoir transformé le village misérable, où il s’était réfugié par désespoir, en un bourg prospère. Puis il lui montre les résultats de ses efforts en lui faisant faire la tournée du pays : c’est l’occasion d’un certain nombre de rencontres et d’interviews. Dans cette tournée pastorale, on assiste à quelques scènes typiques de la vie du bourg et on constate les conversions et les perfectionnements obtenus : des paysans heureux, une industrie qui naît, de mauvais sujets ou des marginaux dont Benassis a fait d’excellents citoyens, des exemples édifiants, un braconnier converti, un usurier transformé, d’anciens soldats de Napoléon qui font une veillée dans un groupe. Le visiteur est édifié, il fait à Benassis le récit de sa vie et Benassis lui explique pourquoi il s’est donné cette mission. Ils se quittent. Huit mois plus tard, l’officier revient au village rappelé par la mort de Benassis qui est pleuré par toute la vallée. Ce roman didactique est très éloigné à la fois du réalisme de Balzac et de ses procédés de romancier. Dans cette vallée heureuse, les paysans que Balzac met en scène ne sont guère plus vrais que ceux qu’on représente dans les opérettes. C’est le défaut principal de ce roman un peu trop optimiste. D’autre part, les idées politiques exprimées par Balzac, qui inspirent assurément de l’intérêt et de la sympathie, s’accordent mal avec le réalisme et surtout avec le système d’application de l’homme qui commande toute La Comédie humaine. Ce sont les événements de la vie de Balzac qui expliquent le projet du Médecin de campagne, la naissance de ce projet et les incidents qui en ont interrompu et retardé l’exécution. L’idée du Médecin de campagne est venue brusquement à Balzac, le 29 septembre 1832, le roman a été mis en vente le 3 septembre 1833. Ce délai n’a rien d’anormal. L’éditeur du roman, Mame-Delaunay, était déjà l’éditeur des premières Scènes de la vie privée, à ce titre, il était très bien disposé à l’égard de Balzac. Néanmoins, Balzac s’y prit de telle sorte qu’il exaspéra son éditeur et que Le Médecin de campagne fut l’objet d’un procès qui rendit Balzac furieux et qu’il perdit. Les années 1831 et 1832 avaient été pour Balzac une époque d’ambitions politiques. Les Lettres sur Paris publiées d’octobre 1830 à mars 1831 dans Le Voleur, journal fondé par Emile de Girardin, puis une Enquête sur la politique des deux ministères avaient fait de lui un chroniqueur politique. Des élections générales avaient eu lieu en juillet 1831. Balzac avait fait sonder les collèges électoraux, à Fougères par ses amis Pommereul, à Tours en souvenir de son père, ancien adjoint au maire, à Cambrai par un de ses disciples Samuel-Henri Berthoud. Il ne s’était pas présenté. Il avait senti qu’il lui manquait l’appui d’un groupe politique. Les dirigeants du parti légitimiste étaient bien disposés à son égard. Balzac donna des gages. En février 1832, il écrivait dans L’Artiste un article Sur la destruction du monument élevé au duc de Berry, il appartint presque aussitôt à l’équipe du journal Le Rénovateur fondé par le duc de Fitz-James et le publiciste Laurentie. En juin 1832, il avait publié dans Le Rénovateur un important Essai sur la situation du parti royaliste, suivi bientôt par un article Du gouvernement moderne que la direction du journal trouva trop catégorique. Malgré cela, Balzac avait l’intention de se présenter à Angoulême avec l’aide de ses amis Carraud qui habitaient le département.

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Claire Clémence Henriette Claudine de Maillé de La Tour-Landry, Marquise de Castries.

C’est à ce moment que la marquise de Castries, nièce du duc de Fitz-James, l’invita à venir la voir à Aix-les-Bains où elle se trouvait alors, car elle voyageait beaucoup. Elle était assez isolée, ayant eu une liaison publique avec le fils du chancelier Metternich qui venait de mourir l’année précédent. Balzac partit pour la rejoindre au mois d’août 1832. Elle fut charmante, et même coquette. Balzac se méprit sur cette amitié amoureuse. Ils restèrent l’un et l’autre dans des termes équivoques jusqu’au moment où le duc de Fitz-James, la marquise et un de leurs amis offrirent à Balzac une place dans leur calèche pour un voyage en Italie. Cette invitation était flatteuse. Avant le départ, Balzac se crut autorisé à aller plus loin que le baiser qu’il appelait « une sainte promesse ». Cette prétention provoqua une rupture dont Balzac fut humilié et désespéré. Il renonça brusquement au voyage. Des semaines pénibles suivirent cette déception. Il avait fallu de l’argent pour mener cette campagne. Balzac avait engagé toutes ses ressources pour se montrer digne de sa promotion mondaine, bien que la marquise, avec beaucoup de tact, eût pris soin de lui indiquer une auberge modeste. Pour faire face au voyage en Italie, Balzac eut recours à un expédient. Il annonça audacieusement à son éditeur Mame, par une lettre du 30 septembre 1832, qu’il envoyait le jour même par une amie « un manuscrit complet », soulignait-il, intitulé Le Médecin de campagne, dont Mame serait l’éditeur. En échange de quoi, il demandait qu’on lui envoyât un mandat de 500 francs à Rome et un autre de 500 francs à Naples, soit au total 1000 francs, équivalent à 20 000/25 000 de nos anciens francs, aujourd’hui env. 3’050/3’800 euros, que Mame délivra aussitôt. Aucun manuscrit ne vint récompenser cette promptitude. Mame avait reçu dans sa lettre une description très séduisante de ce manuscrit fantôme, il dut se contenter de ce mirage. Il patienta. A la fin de janvier 1833, l’imprimeur reçut toutefois une partie du manuscrit dont il commença la composition. Mais cette partie de manuscrit ne correspondait pas du tout au roman court en un volume que Balzac avait décrit à Mame et annonçait, au contraire, un projet plus important qui devait fournir deux volumes in-8°. Mame attendit encore. Un second envoi à l’impression eut lieu à la fin de juin 1833. Mais il était incomplet, le roman n’était pas terminé. Mame se crut berné : il assigna Balzac au début du mois de juillet. Le procès fut désastreux pour Balzac. Mame faisait état non seulement du Médecin de campagne mais d’un traité par lequel Balzac lui avait promis trois ouvrages dont les dates de publication avaient été fixées et dont aucun ne lui avait été remis. Cette circonstance aggravante semble avoir décidé le tribunal, qui condamna Balzac. Cette offensive judiciaire eut cependant un effet décisif sur la rédaction. Balzac se hâta de finir son roman, principalement en vue d’un coup de théâtre dont il croyait l’effet imparable. A l’audience du procès, le 19 juillet 1833, Balzac se présenta fièrement en remettant au tribunal un exemplaire complet en deux volumes du Médecin de campagne, broché et prêt à figurer à la vitrine du libraire. Cet exemplaire était composé de feuilles d’épreuves, assemblées de manière à former volume. L’éditeur n’eut aucune peine à prouver qu’aucune de ces feuilles n’avait été tirée, c’est-à-dire imprimée en nombre, et que cet exemplaire unique, qu’il se félicitait d’avoir enfin vu, n’était, pour le moment qu’une supercherie. L’affaire se termina fort mal. Balzac, furieux d’être condamné par jugement à fournir à Mame le roman dont il avait reçu le paiement, se vengea en allant à l’imprimerie saccager les lignes de plomb sur lesquelles on avait fait ses épreuves. On appela un commissaire de police pour constater les dégâts. Balzac en appela du jugement à un jury d’honneur qui lui donna tort. Le Médecin de campagne, ayant été mis en vente par Mame-Delaunay le 3 septembre 1833, les parties se résolurent à un arrangement qui fut signé devant notaire le 20 novembre 1833. Un nouvel éditeur de Balzac, Mme Veuve-Béchet, se chargea de payer les dommages et intérêts ainsi que les frais et Mame se déclara satisfait.

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Alfred Mame, imprimeur-éditeur

Les spécialistes qui ont étudié le dossier du Médecin de campagne, en particulier M. Bernard Guyon, suivi et complété par Antony Pugh et par Mme Rose Fortassier, ont été moins sévères que le tribunal. Ils pensent que Balzac n’avait pas inventé un manuscrit imaginaire pour se procurer deux mandats de 500 francs, mais qu’il avait vraiment un premier jet du Médecin de campagne qui, toutefois, n’était pas en état d’être expédié à l’éditeur. Ils estiment que les fragments de manuscrit conservés à la collection Lovenjoul correspondent à un manuscrit original qui aurait pu être écrit en quelques jours à la suite d’une visite à la Grande Chartreuse le 23 septembre. La crise passionnelle qui suivit la rupture avec la marquise de Castries expliquerait l’interruption de la rédaction : d’autres circonstances, des engagements de Balzac à l’égard de divers éditeurs expliqueraient les délais et les tergiversations de Balzac avant d’arriver à un texte définitif. En fait, ces délais, ces tergiversations n’expliquent pas le caractère disparate de l’œuvre. La définition que Balzac en donne à Mame dans sa lettre du 30 septembre 1832 est bien curieuse. Objectif premier : « Faire vendre à des milliers d’exemplaires un petit volume in-8° comme Attala, Paul et Virgnie, Le Vicaire de Wakefield, Manon Lescaut… » Donc d’abord une affaire de librairie comme la variété de ces références l’indique. Ensuite, une phrase extravagante : « J’ai pris l’Evangile et le Catéchisme, deux ouvrages de grand débit ; et j’ai fait le mien. » Il est étrange que plusieurs critiques aient regardé comme une profession de foi cette définition commerciale de l’Evangile et du Catéchisme. Enfin, pour finir, Balzac annonce que ce roman ne sera pas signé de lui, sous le prétexte d’autres engagements. Ce sera un petit volume de 126 à 220 pages dans le format in-8° qui est le plus petit des formats de librairie. Rien de mystique dans cette définition. Balzac a-t-il eu, dès le début de sa rédaction, l’intention de faire une Imitation de Jésus-Christ, de montrer « l’Evangile en action » ? Ou, plus modestement, de rivaliser avec le célèbre Vicaire de Wakefield, modèle recommandable en effet par sa célébrité commerciale ? Cette intention première est incertaine. Mais ce qui est certain, c’est le coup de théâtre passionnel qui donna brusquement une toute autre direction à l’œuvre commencée. Bouleversé par la « trahison » de la marquise de Castries, Balzac interrompt son roman paysan pour décrire dans une Confession de Benassis le drame qui a fait de lui une sorte de « chartreux » laïc qui a pris un village pour cellule. Ces pages violentes, inspirées par la colère, sont à la fois l’expression d’un désespoir romantique et une vengeance d’écrivain qui veut flageller publiquement l’ingrate qui s’était refusée à lui. Mais c’est en même temps une rupture d’inspiration. La mobilisation de la colère ne permet plus de poursuivre le déroulement serein du prospectus électoral : elle ne s’accorde pas non plus avec l’esprit évangélique ou, à défaut, avec la paix du cœur qui permet à Benassis l’accomplissement de sa mission. Balzac va donc remplacer cette première Confession par celle que nous pouvons lire aujourd’hui et qui donne une cause plus noble à l’abdication de Benassis, mais qui lui donne surtout un devoir de réparation et cet apaisement qui est nécessaire à l’unité du roman. Dès lors, la rédaction peut reprendre. Mais avec quelle matière ? On retrouve ici les contradictions des Scènes de la vie de campagne. Le projet de décrire la « vie de campagne » est ancien chez Balzac puisqu’on en trouve des traces des 1831. Connaissait-il vraiment « les paysans » ? Si l’on en croit les spécialistes qui ont étudié le roman qui porte ce titre, il était parfaitement informé de leurs ruses, de leurs convoitises, de leur dépravation par ses séjours à L’Isle-Adam chez son vieil ami le marquis de Villers-La-Faye, également par son expérience des vignerons tourangeaux. Ces derniers, toutefois, ne sont pas tout à fait des paysans : le bonhomme Coudreux, personnage pittoresque d’une esquisse de 1831 intitulée Les deux amis, est un petit propriétaire terrien, non un paysan. Une médiocre Scène de village écrite à la même époque et reprise en partie dans Le Médecin de campagne montre une naïveté désarmante pour tous ceux qui connaissent l’avidité et l’insouciance des « nourrices » auxquelles l’Assistance Publique confiait ses malheureux pupilles. Ce répertoire de « choses vues » ne s’accorde pas tout à fait avec les paysans idylliques du Médecin de campagne. On crut longtemps que Balzac avait rencontré au village de Voreppe près de Grenoble un bourg pareil à celui de son roman et même un docteur Romme qui lui aurait servi de modèle. Des vérifications récentes ont détruit cette légende. Depuis lors, on ne sait plus trop dans quelle Acadie Balzac a trouvé une paysannerie si docile aux bienfaits qu’on répand sur elle. Les lectures faites par Balzac, en revanche, fournissent des explications plus claires. Un livre, en particulier, lui donnait un modèle réel qu’il put suivre de près. C’est la vie du pasteur alsacien Jean-Frédéric Oberlin, mort en 1826, que Balzac pouvait trouver dans un livre de Mme Guizot, L’Ecolière, dont il a été l’imprimeur en 1827. Une biographie encore plus récente avait été consacrée à Oberlin en 1831. Oberlin, pasteur d’un village pauvre des environs de Strasbourg, avait transformé ce village en un bourg prospère, il y avait aidé les artisans, fondé une école, construit une route. C’était cette carrière de bienfaiteur rural que Balzac avait transposée. Elle pouvait d’autant mieux attirer son attention que des efforts du même genre avaient été entrepris avec succès non loin de L’Isle-Adam dans un canton de l’Oise par le duc de La Rochefoucauld-Liancourt.

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Sépulture Louis-Philippe de Villers-la-Faye, Isle-Adam, ami de Balzac

Dans une étude récente consacrée au Médecin de campagne, Mme Rose Fortassier signale une autre lecture, celle de La Vie de mon père de Rétif de La Bretonne. Dans son village de l’Yonne, Edme Rétif s’était fait, lui aussi, le conseiller et le bienfaiteur des paysans pauvres de son village et en avait été récompensé, comme Benassis, par la reconnaissance de tous. C’est peut-être même la description idyllique de la vie et de la mentalité paysannes qu’on trouve dans ce livre qui a orienté l’imagination de Balzac. Rétif de La Bretonne était un contemporain de Jean-Jacques Rousseau. Il y a quelque chose de la bonhomie suisse dans ces bonnes dispositions que Benassis rencontre chez les habitants de sa vallée alpestre. Le bonheur champêtre de La Nouvelle Héloïse est une sorte de musique de fond qui donne sa tonalité au Médecin de campagne. Ces influences livresques expliquent peut-être ce tableau d’une vallée heureuse si éloigné du réalisme de la plupart des romans de Balzac. Le Médecin de campagne est un livre « pourléché », orné, on a envie de dire « un livre d’écrivain ». On y trouve même des « morceaux » propres à faire admirer l’aisance et le talent du conteur. On cite souvent comme un chef-d’œuvre le récit naïf de l’épopée napoléonienne raconté dans une grange par un ancien soldat. C’est un « chef-d’œuvre » en effet : une sorte de « morceau de concours », un « solo », dont le principal objet est de provoquer les applaudissements. Ces exhibitions de l’écrivain sont exceptionnelles chez Balzac. Balzac était particulièrement fier du résultat. A son amie et confidente Zulma Carraud, il écrivait, la veille de la mise en vente, le 2 septembre 1833 : « Vous lirez ce magnifique ouvrage, vous verrez jusqu’où j’ai été. Ma foi, je crois pouvoir mourir en paix, j’ai fait pour mon pays une grande chose. Ce livre vaut, à mon avis, plus que des lois et des batailles gagnées. » Ce brevet de civisme est, comme on peut le voir, assez éloigné des ambitions de Balzac quand il écrivait La Comédie humaine. La presse contemporaine ne partagea guère cet enthousiasme. Les journaux royalistes furent sévères, ils accusèrent Balzac d’avoir peint un royaume d’Utopie. L’Echo de la Jeune France parla même d’un « château en Espagne enfantin ». D’autres appréciations furent moins dures, mais généralement négatives. A l’autre bout du clavier politique, Karl Marx, catégorique, définissait Le Médecin de campagne comme une « Robinsonnade ». Pour d’autres raisons, cette île déserte dans laquelle on découvrait les joies de la vannerie et la fierté du potier, causait un grand plaisir à Alain : « L’histoire du vannier et du potier, l’histoire des chaussures et des chapeaux est toujours neuve pour moi », disait-il, et, dans son enthousiasme, il évoquait La République de Platon. Malgré cette référence, Alain retrouvait comme Marx la fraîcheur de Robinson Crusoë. C’est encore, bien que ce jugement soit exprimé avec beaucoup de politesse, l’opinion d’Emmanuel Le Roy Ladurie, spécialiste de l’histoire rurale. Il s’émerveille, dans une Introduction qu’on lui a demandée pour Le Médecin de campagne de la « multiplication des terres labourables gagnées sur les broussailles » et il s’en remet à quelque baguette de fées pour expliquer une prospérité réalisée en quelques mois. Ces jugements des contemporains et des spécialistes font contraste avec l’admiration des commentateurs modernes. C’est grâce à eux surtout que Le Médecin de campagne jouit d’une place éminente parmi les romans qui composent La Comédie humaine.

Source analyse : Préface tirée du 21ème tome de La Comédie Humaine éditée chez France Loisirs en 1987, d’après le texte intégral publié sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac, 45, rue de l’Abbé-Grégoire – 75006 Paris.

L’histoire En 1829, le commandant Genestas, arrive dans un village du Dauphiné où il rencontre le docteur Benassis, qui, en dix ans a transformé ce bourg misérable et arriéré en petite ville prospère. Les deux hommes ont chacun un secret qui ne sera livré qu’à la fin du récit. Genestas s’installe chez le docteur Benassis pour dix francs par jour sous le prétexte de soigner d’anciennes blessures militaires. Les deux hommes se lient d’amitié et le commandant accompagne le médecin dans sa tournée de visites. Il découvre alors comment Benassis, devenu maire du village, y a apporté la prospérité en appliquant ses théories. Par de gigantesques travaux hydrauliques, il a transformé une terre aride en terre cultivable où l’on a pu planter blé, arbres fruitiers. Il a aussi amélioré les habitations, créé une petite industrie de vannerie et de scierie, fait construire une route qui relie le village à celle de Grenoble. Du coup, boulanger, maréchal ferrant et grand nombre d’artisans sont venus se joindre à la population qui connaîtra cinq ans plus tard une forme de « luxe », avec l’installation de commerces, tanneries, boucherie, ainsi que de structures municipales : mairie, école. Finalement les deux nouveaux amis se font le récit de leur vie : le commandant Genestas a un fils adoptif malade, Adrien, qu’il veut confier au docteur Benassis. Mais avant de confier son enfant aux soins du docteur, nécessité pour lui de s’assurer de la nature et de la bonté du praticien. De son côté, Benassis confie son secret au commandant : l’énorme tâche qu’il a accomplie pour le village était pour lui une manière d’expiation. Après la mort d’une jeune fille qu’il a séduite dans sa jeunesse et, celle du fils qu’il a eu d’elle, tous deux abandonnés par Benassis. Benassis qui rêvait d’un mariage noble sacrifiera la mère et l’enfant à une vie de misère qui tuera ces deux êtres. Suite à ce drame, il a décidé de mettre sa misérable existence au service des autres. Source histoire : Wikipédia

Les personnages Docteur Benassis : (1783-1829) médecin. Il a durant sa vie eu avec une certaine Agathe un fils naturel décédé alors qu’il était encore très jeune. Pierre-Joseph Genestas : Militaire né en 1779, il épouse une polonaise Judith (1795-1814). Il a reconnu le fils qu’elle a eu avec Renard, Adrien né en 1813. Adrien Genestas : Fils de Judith et de Renard. Reconnu et recueilli par son beau-père Pierre-Joseph Genestas. Renard : Epicier grossiste dont le fils sous-officier a été tué en 1813. Il est le grand-père d’Adrien.

Source généalogie des personnages : Félicien Marceau « Balzac et son monde » Gallimard

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