Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Le Lys dans la vallée

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac On retrouve ce roman dans le VIIe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877), classé dans cette édition de l’époque sous les scènes de la vie de province.  En baptisant, Scènes de la vie à la campagne, ce roman qui avait paru précédemment sous la rubrique Scènes de la vie de province, montre ici, un des modèles de transfert utilisés par Balzac dans ses méthodes de travail.

Scènes de la vie de campagne  Picture 1  

LE LYS DANS LA VALLEE    

Œuvre dédiée, A MONSIEUR J.-B. NACQUART MEMBRE DE L’ACADEMIE ROYALE DE MEDECINE Cher docteur, voici l’une des pierres les plus travaillées dans la seconde assise d’un édifice littéraire lentement et laborieusement construit ; J’y veux inscrire votre nom, autant pour remercier le savant qui me sauva jadis, que pour célébrer l’ami de tous les jours. De Balzac.

Ce roman classé assez arbitrairement dans les Scènes de la vie de campagne, n’a pas obtenu tout de suite le rang qui lui a été attribué finalement parmi les grandes œuvres de Balzac.

Analyse de l’oeuvre Publié d’abord dans les livraisons de la Revue de Paris de novembre et décembre 1835, puis interrompu, Le Lys dans la vallée ne parut aux vitrines des libraires qu’en juin 1836, après un procès qui opposa Balzac à François Buloz, directeur de la revue. Le Lys dans la vallée appartient donc par cette date à une période de grande production de Balzac et en même temps à une période particulièrement agitée de sa vie amoureuse. Mais, de plus, Le Lys dans la vallée est une œuvre de circonstance née d’une blessure d’amour propre. Sainte-Beuve venait de publier en 1834 son roman Volupté qu’on avait beaucoup loué et qui est resté célèbre. Dans ce roman, il racontait l’histoire d’une grande passion platonique, celle du jeune Amaury pour la belle et vertueuse madame de Couaën. Ce grand amour était décrit avec beaucoup de finesse et de sensibilité, de la subtilité, des nuances infinies, mais l’histoire finissait mal, la chasteté étant une épreuve trop rude pour le malheureux Amaury qui ne put s’empêcher de chercher ailleurs de tristes consolations. Ce roman éveillait des souvenirs chez Balzac. « Qui n’a pas eu sa madame de Couaën, écrivait-il, n’est pas digne de vivre. Il y a dans cette amitié dangereuse d’une femme mariée près de laquelle l’âme rampe, s’élève, s’abaisse, indécise, ne se résolvant jamais à l’audace, désirant la faute, ne la commettant pas, toutes les délices du premier âge…Oui, la première femme que l’on rencontre avec les illusions de la jeunesse est quelque chose de saint et de sacré. » Balzac avait été touché évidemment par cette évocation qui lui rappelait ses débuts auprès de Mme de Berny, la maîtresse de ses vingt-deux ans. Il trouvait seulement le roman de Sainte-Beuve « un peu trop puritain, Mme de Couaën « pas assez femme ». Malheureusement, peu de temps après, Sainte-Beuve consacra à La Recherche de l’Absolu que Balzac venait de faire paraître, un long article de la Revue des Deux Mondes qui contenait de graves réserves. Balzac fut très irrité par cette agression. Sainte-Beuve raconta plus tard, d’après un témoin de cette scène, que Balzac s’écria : « Il me le paiera, je lui passerai ma plume en travers du corps, je referai Volupté.» Le remake ainsi annoncé fut Le Lys dans la vallée. Balzac fut plus adroit que Sainte-Beuve. Il avait eu lui-même beaucoup plus directement que Sainte-Beuve l’expérience d’une telle situation. Son héroïne fut vertueuse, mais troublée. Il la plaça dans une vallée heureuse dans laquelle tout invitait au bonheur, à un bonheur sage, mais aussi à la vie. Il lui donna toutes les excuses, un mari atrabilaire, insupportable et perpétuellement grincheux, mais aussi tous les freins, des enfants d’une santé fragile, un sens profond de la loyauté, un instinct de la perfection dans l’amour. C’étaient là bien des contradictions. Cette admirable amitié amoureuse commence avec toutes les timidités et les ferveurs de la jeunesse. Félix de Vendenesse a dix-neuf ans. Elle devient plus tard plus sérieuse, plus profonde, moins dangereuse parce que l’extrême jeunesse de l’amant n’est plus une tentation charnelle, plus dangereuse parce que le jeune homme de vingt-quatre ans, arrivé, admiré, devenu secrétaire personnel du roi, est l’image même de l’homme auquel on peut se donner sans remords. Les deux amoureux sont séparés, heureusement : Ils n’auraient pas pu vivre longtemps sur cette corde raide. Un coup de théâtre amène la fin du roman. Félix de Vandenesse, à vingt-neuf ans, devient la proie d’une duchesse anglaise, irritée par cet amant sans tache. La jalousie transforme l’amie abandonnée. Mais il est trop tard. Le chagrin, le désespoir rendent impossible cette défaite qu’elle finit par souhaiter. Elle meurt dans une agonie tragique, appelant en vain ce bonheur et ces caresses qu’elle avait refusées. Sa fin chrétienne rassure, toutefois, le lecteur. Mais y croit-on ? Il y avait bien des difficultés dans cette peinture d’un amour parfait, difficultés qui sont toujours celles du platonisme : mais il y avait aussi des pages admirables et saisissantes, parmi les plus belles de Balzac et qu’on ne peut oublier.

Picture 2

         Madame de Mortsauf

La plus saisissante est la première de toutes, ce baiser fougueux que le jeune timide, sanglé dans le « méchant petit habit bleu du bal », imprime par surprise sur les épaules nues de Mme de Mortsauf indignée – et nous l’apprendrons beaucoup plus tard -, bouleversée. Puis, les admirables pudeurs et les conventions de l’amour tu et deviné, constamment masqué sous l’affection et la confiance. En même temps, la vallée radieuse et calme, mais odorante et provocante, toujours présente. A la fin, la mort si tragique de Mme de Mortsauf : aussi émouvante que l’agonie du père Goriot, cri pareil au sien pour retenir la vie qui s’enfuit, appel sans espoir à tout ce qu’elle offrait encore. Ce sont quelques-unes des pages les plus belles de Balzac. Le charme du roman est certain, mais ses personnages, pour des raisons diverses, sont moins vigoureux que dans les autres romans de Balzac. L’un d’eux fait toutefois exception. C’est celui du mari, M. de Mortsauf. Le comte de Mortsauf (ce nom bizarre, est-il expliqué dans les Contes drolatiques, lui avait été donné en souvenir d’un bourgeois du temps de louis XI que le bourreau avait mal expédié et qui fut ranimé par les soins caressants d’une vieille fille) avait passé quinze ans en émigration au service des princes dans des conditions très pénibles. Il était revenu épuisé, malade, psychologiquement instable. Balzac en fait une image frappante d’atrabilaire, à la fois respectable par son passé et un fond de loyauté et de confiance, en même temps quinteux, coléreux, autoritaire et enfantin, insupportable dans la vie de chaque jour. Balzac disait : « J’aurai élevé la statue de l’émigration. » C’est mieux que cela, c’est un personnage de Molière, une transcription moderne du malade imaginaire, mais avec quelque chose de touchant et de noble par la cause de son malheur. En tout cas, le « caractère saillant » du roman, comme Balzac le constatait lui-même.

Picture 3

          Félix de                  Vandenesse

De Félix de Vandenesse, Balzac avoue qu’il est un personnage « sacrifié ». Par la perfection de son amour, il est condamné, en effet, à l’immobilité et à la contemplation. La fin du roman, les regrets poignants de Mme de Mortsauf semblent lui donner tort. En outre, il dément son caractère en se laissant entraîner dans une aventure purement sensuelle par l’amazone altière qu’il trouve sur son chemin. Il intéresse les lecteurs de Balzac parce que Balzac lui a prêté sa propre enfance, son abandon, ses souffrances, la cruauté de sa mère, et, plus tard, les frustrations de sa vingtième année. Des critiques ont trouvé ce portrait trop cruel, ils y voient une transposition. Il est pourtant tout à fait conforme à la confidence que , dix ans plus tard, Balzac faisait à Mme Hanska : « Je n’ai jamais eu de mère…Je ne t’ai jamais dévoilé cette plaie, elle était trop horrible, et il faut le voir pour le croire. Aussitôt que j’ai été mis au monde, j’ai été envoyé en nourrice chez un gendarme ; et j’y suis resté jusqu’à l’âge de quatre ans. De quatre ans à six ans, j’étais en demi-pension, et à six ans et demi, j’ai été envoyé à Vendôme, j’y suis resté jusqu’à quatorze ans, en 1813, n’ayant vu que deux fois ma mère. De quatre ans à six ans, je la voyais les dimanches… » C’était le temps de la liaison de Mme de Balzac avec M. de Margonne, de laquelle naquit son fils Henri qui fut toute sa vie son préféré. Quant à Mme de Mortsauf, l’admirable et douce figure du roman est, à la fois, le résultat d’un effort sublime et une sorte de tromperie. Mais, comme dans un roman policier, on ne le sait qu’à la fin. Elle brûlait depuis le premier jour. Ce baiser, ou plutôt cette morsure sauvage entre ses épaules, avait été pour elle une révélation. Elle avait caché cet incendie, ce feu qui avait couvé en elle, pendant dix ans. A la fin, quand elle meurt, et que tout pour elle est devenu impossible, elle crie, elle appelle, elle regrette avec désespoir cette vie pour laquelle elle était faite et qu’elle n’a pas eue. Alors on comprend que cette union avec la vallée, cet apaisement que lui apportait la douce campagne de Touraine, étaient une illusion. Elle se croyait heureuse, elle l’était parce qu’elle se le disait. Ce n’est pas une résignation, c’est un mirage. La puissance de ce qu’on veut être, la puissance de l’idée de la perfection qu’on se donne l’emportent sur ce qu’on est. Balzac le dit très bien, en comparant Le Lys dans la vallée à Séraphita, et c’est ce qui fait la beauté de ce roman et aussi la déception secrète qu’il laisse. « Cette œuvre, écrit-il à Mme de Castries, sera la dernière des Etudes de mœurs comme Séraphita est la dernière Etude philosophique. Au bout de chaque œuvre se dressera la statue d’une image de la perfection, sur la terre d’abord, puis dans le ciel. N’est-ce pas une grande idée » C’était une grande idée, assurément. Mais la perfection répand sur les œuvres un éclairage trop pur, pas toujours compris. D’où les deux lectures qu’on peut faire et qu’on a faites du Lys dans la vallée. Pour les uns, cette retenue des deux amants qui savent leur amour réciproque et qui refusent d’y succomber est la plus haute conception possible de l’amour, celle qui le détache des réalités charnelles et qui lui donne sa noblesse et sa durée : et ils évoquent la Laure de Patrarque, la Béatrice du Dante. Pour les autres, Vandenesse n’est qu’un timide puis un indécis, que son extrême jeunesse excuse d’abord, mais qui fait ensuite le malheur de celle qu’il aime en souhaitant avec elle qu’elle soit la sainte qu’elle n’est pas. Chacun juge ainsi selon lui-même. Il n’est pas douteux que Balzac, voulant donner l’idée de la perfection dans l’amour, adoptait la première lecture. Mais il a beaucoup corrigé sa première rédaction et certains détails de son premier jet sont singuliers. Par exemple, dans l’épisode du baiser donné brusquement au bal entre les deux blanches épaules, Félix a « quinze ans » dans le premier jet, corrigé ensuite en « dix-sept ans » et finalement en « dix-neuf ans ». A quoi Balzac pense-t-il, à quel souvenir ? On ne le sait pas. Mais enfin, c’est d’abord, dans sa pensée, une fringale sensuelle d’adolescent qui a peut-être le pouvoir de troubler – et qui trouble en effet – par sa fraîcheur même. Et à la fin, dans une version beaucoup plus brutale des cris et des regrets de Mme de Mortsauf, dans une page que Balzac a supprimée à la demande de Mme de Berny, Mme de Mortsauf mourante crie à Vandenesse cette parole affreuse : « Mourir sans connaître l’amour !… Nous ne nous sommes aimés qu’à demi…Pourquoi ne m’avez-vous pas surprise la nuit ? » Pour bien rendre toutes ces irisations de l’amour platonique, ses souhaits réprimés, ses sursauts, ses apaisements, pour analyser exactement ces états d’âme, Balzac dut faire de très importantes corrections. Le manuscrit et les épreuves du Lys dans la vallée, forment un ensemble de six volumes. Ces corrections considérables entraînaient des retards dans la livraison de la copie que la Revue de Paris attendait. Cet inconvénient provoqua de nombreuses protestations de Buloz. Il fut aggravé par une initiative malheureuse. Balzac fit parvenir à La Revue étrangère qui paraissait à Saint-Pétersbourg ce que La Revue de Paris avait imprimé du roman. C’était une imprudence. Mais à cette imprudence, Buloz ajouta une trahison. Pour les chapitres suivants, il adressa à La Revue étrangère les épreuves composées en caractères usés dits « têtes de clous » dont Balzac se servait comme de nos modernes copies dactylographiées, qui n’étaient, par conséquent, que des copies non corrigées du manuscrit du premier jet. Ce texte comportait inévitablement des fautes, des rédactions hâtives, des passages qui n’avaient par reçu leur forme définitive. Balzac était indigné que Mme Hanska pût lire une version grossière de ce Lys qu’il lui avait annoncé comme un chef-d’œuvre. Buloz ne l’était pas moins parce qu’il avait payé d’avance Le Lys dont le texte définitif n’était jamais prêt et, en outre, Séraphita et les Mémoires de deux jeunes mariées, que Balzac ne lui livrait pas.

Picture 4

François Buloz, éditeur

Buloz assigna Balzac au début de janvier 1836. La sentence ne fut rendue qu’au début du mois de juin de cette même année. Balzac gagnait sur l’essentiel et Buloz était condamné aux dépens. La plaidoirie de Chaix d’Est Ange pour Buloz avait comporté une ironique et cruelle présentation du Lys. Balzac, qui venait d’acquérir la Chronique de Paris qui devait le ruiner, se vengea en publiant un long et sévère compte rendu du procès, impitoyable pour Buloz. C’était une offensive inconsidérée, Buloz étant à cette date le propriétaire de La Revue de Paris et de la Revue des Deux Mondes et ayant, à ce titre, une influence importante sur les critiques les plus écoutés. Cette querelle explique pour une certaine part les articles hostiles qui parurent à l’occasion de la publication en librairie. « Tous les journaux ont été hostiles au Lys, annonçait Balzac à Mme Hanska, tous l’ont honni, ont craché dessus. » Ce n’était pas tout à fait vrai. Balzac avait eu quelques défenseurs, Albéric Second, Le Courrier français, La Presse de Girardin, mais qui ne s’engageaient que sur des épisodes. Dans l’ensemble, les critiques étaient, en effet, défavorables. Amédée Pichot, dans La Revue de Paris avait vengé son directeur en faisant une présentation burlesque de la fin du roman que les abonnés de la revue n’avaient pas pu lire. Chaudes-Aigues récusait Balzac comme « moraliste », ajoutait que « comme poète, il est encore à naître, (que) comme écrivain, il n’est pas », que ce fameux peintre des femmes « doit être placé parmi les écrivains du boudoir et rien de plus ». Les journaux royalistes lui jetèrent la dernière pierre en l’accusant d’impiété et d’immoralité. Cette défaveur, sur laquelle le critique italien Rafaël de Cesare et plus récemment Moïse Le Yaouanc ont donné des témoignages précis, dura longtemps. Gustave Lanson écrivait encore, à la fin du XIXe siècle : « Lisez, si vous le pouvez, Le Lys dans la vallée… » Et quelques années plus tard, Emile Faguet déclarait : « Ce livre est peut-être, sauf quelques détails, le plus mauvais roman que je connaisse. » Peu avant 1914, Joachim Merlant, pourtant favorable à Balzac, mettait Volupté au-dessus du Lys dans la vallée et ce jugement était répété, sans restriction, dans une réédition de ses Morceaux choisis de Balzac en 1927. On voit en relisant ces critiques que c’est le style de Balzac dans ce roman, souvent trop recherché, trop « littéraire » parfois amphigourique, qui a choqué le goût des contemporains et celui des critiques universitaires qui les suivirent. Ces reproches ne sont pas toujours faux. Il y a dans Le Lys une sorte de pléthore poétique, un vagabondage verbal, des « tartines » d’écrivain dans l’expression des sentiments qui gênent encore aujourd’hui. Les sentiments difficiles ont dans la réalité plus de concision. Un seul mot blesse souvent plus profondément qu’un discours. C’est ce que Balzac n’a pas toujours senti. Il y a une puissance de la brièveté qui est souvent la marque même du drame. Roxane, dans Bajazet, disait seulement « Sortez ! » : c’était un arrêt de mort. La réhabilitation du Lys commença assez tard, à la fin du siècle dernier. Taine, puis André Bellessort, puis Alain, puis Claudel, puis André Maurois, puis beaucoup d’autres, mirent enfin Le Lys dans la vallée à la place qui lui est reconnue actuellement. « Nous n’avons guère de roman d’amour aussi profond ni de figure plus pathétique que Mme de Mortsauf », écrivait Claudel. Il avait fallu un siècle pour qu’on s’en aperçût.

L’Histoire Le Lys dans la vallée est l’histoire d’amour intense et platonique entre Félix de Vandenesse, cadet d’une famille aristocratique, et la comtesse Madame de Mortsauf, la vertueuse épouse du comte de Mortsauf, un homme sombre et violent. Dans ce roman grandement autobiographique, Balzac a transposé sa liaison avec Laure de Berny , allant même jusqu’à emprunter des détails de la vie privée de La Dilecta : Mme de Mortsauf souffre d’une maladie de cœur, ses enfants sont malades. Félix de Vandenesse (à l’instar de Balzac) raconte son enfance malheureuse où il se sentit mal aimé, voire haï et sa rencontre avec une « céleste créature » qui devient pour lui une mère de substitution et une amante inatteignable, beaucoup plus pure et intraitable que Madame de Berny. Pieuse parfois à l’excès, elle a pour confesseur l’excellent abbé François Birotteau auquel on reproche son « manque de force apostolique » Après plusieurs années de relation chaste, Félix rencontre Lady Dudley à Paris, où ses activités auprès du Roi lui ouvrent les salons. C’est une aristocrate anglaise qui lui fait découvrir les joies et les passions charnelles. Henriette vient à apprendre leur relation et se met à dépérir, jusqu’à en mourir. Il est possible que la comtesse Guidoboni-Visconti ait « posé » pour le personnage de Lady Dudley (*) avec un certain goût du jeu. Laure de Berny eut le manuscrit en main quelques mois avant sa mort. Elle put y lire des phrases qui lui étaient adressées : « Elle fut non pas la bien-aimée, mais la plus aimée (…). Elle devint ce qu’était la Béatrix du poète florentin, la Laure sans tache du poète vénitien, la mère des grandes pensées, la cause inconnue des résolutions qui sauvent, le soutien de l’avenir (…) Elle m’a donné cette constance à la Coligny pour vaincre les vainqueurs, pour renaître de la défaite, pour lasser les plus forts vainqueurs (…) Bien que le roman ait été rédigé en grande partie au Château de Saché où Honoré de Balzac faisait de fréquents séjours chez son ami Jean de Margonne, l’auteur de La Comédie Humaine a emprunté le nom de la propriété de son amie Zulma Carraud : Frapesle, pour situer l’histoire du Lys.

Picture 5

   Comte de Mortsauf

(*) André Maurois – 1965 – p.234-236

Les personnages principaux Le comte de Mortsauf  Famille noble de Touraine représentée par le comte de Mortsauf, né en 1769, épouse en 1804 Blanche-Henriette de Lenoncourt née en 1786, morte en 1823. C’est un homme qui revient de l’Emigration usé et aigri qui ne dispense pas le bonheur autour de lui.

Picture 6

Blanche-Henriette          de Mortsauf

Blanche-Henriette de Mortsauf Née Lenoncourt, fille unique du duc et de la duchesse de Lenoncourt, épouse du comte de Mortsauf. Mère de deux enfants, Jacques et Madeleine, Henriette a la naïveté d’une enfant – elle montre les élans, les gaietés d’une fillette. Elle est pure comme une enfant. Mal mariée, elle ne se considère pas comme telle. Entre le comte et elle, il n’existe qu’une intimité restreinte et un grand respect. Jacques et Madeleine de Mortsauf Fils et fille du comte et de la comtesse de Mortsauf. Héritiers de la santé précaire de leur père. Grande naissance, enfance triste, piété, influence mystique, mariage morose, maternité inquiète. Avec la description des enfants, nous tenons là tous les traits de Mme de Mortsauf. Enfants à la santé fragile, Jacques est un enfant souffreteux, couvé par sa mère. Il meurt en 1826. Madeleine épousera le comte de Chaulieu et devient ainsi duchesse de Lenoncourt-Chaulieu. Picture 7 Félix-Amédée de Vandenesse Fils du marquis de Vandenesse, noble famille de Touraine, Félix de Vandenesse né en 1794 est vicomte, puis comte. Il s’éprend, à dix-neuf ans, de passion pour Blanche-Henriette de Mortsauf, amour qui restera platonique. Il délaissera Mme de Mortsauf pour s’éprendre de Lady Dudley, aristocrate anglaise.     Source analyse : Préface, (tome XXII), recueillie d’après le texte intégral des œuvres de la Comédie Humaine publié par France Loisirs 1987 sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac. Source histoire et personnages: Encyclopédie universelle Wikipédia.  

No Comments
Post a Comment