Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Les Chouans

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac XIIIe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)

Scènes de la vie militaire

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         Marie de Verneuil

  LES CHOUANS

Scènes de la vie militaire  

Etude de mœurs parue à Paris en 1829 par l’éditeur Urbain Canel

Analyse de l’oeuvre Ce roman appartient à la dernière des grandes séries des Etudes de mœurs au XIXè siècle, les Scènes de la vie militaire. Voici comment Balzac faisait décrire cet ensemble par Félix Davin dans l’Introduction aux Etudes de mœurs au XIXe siècle publiée en 1825 : « Les Scènes de la vie militaire sont la conséquence des Scènes de la vie politique. Les nations ont des intérêts, ces intérêts se formulent chez quelques hommes privilégiés destinés à conduire les masses, et ces hommes qui stipulent pour elles les mettent en mouvement. Les Scènes de la vie militaire sont donc destinées à peindre dans ses principaux traits de vie, des masses en marche pour se combattre. Ce ne seront plus les vues d’intérieur prises dans les villes, mais la peinture d’un pays tout entier ; ce ne seront plus les mœurs d’un individu, mais celles d’une armée ; ce ne sera plus un appartement mais un champ de bataille ; non plus la lutte étroite d’un homme avec un homme, d’un homme avec une femme ou de deux femmes entre elles, mais le choc de la France et de l’Europe, ou le trône des Bourbons que veulent relever dans la Vendée quelques hommes généreux, ou l’émigration aux prises avec la République dans la Bretagne, deux convictions qui permettent tout. Balzac avait de grands projets pour cette série. Il parla longtemps d’un grand roman intitulé La Bataille qui ne fut jamais écrit, il projeta aussi Les Traînards, histoire de la Grande Armée pendant la retraite de Russie, il ébaucha Mademoiselle du Vissard, autre épisode des guerres de Bretagne et de Vendée. En réalité, Les Chouans, à l’origine, n’était pas un roman destiné à une place si prestigieuse. Le Dernier Chouan ou la Bretagne en 1799, publié en 1829 (c’était alors le titre de l’ouvrage) était en réalité le dernier des romans de jeunesse de Balzac et n’appartenait nullement au plan de La Comédie Humaine que Balzac ne devait concevoir que plusieurs années plus tard. Lorsqu’il l’écrivit, Balzac était alors un écrivain inconnu, ou, plus exactement, un écrivain tristement connu par des romans médiocres publiés sous divers pseudonymes et par des besognes de librairie publiées sans signature. Ce Dernier Chouan était sa dernière cartouche, la dernière tentative, cette fois faite sous son propre nom, pour se faire prendre en considération. Et cette dernière tentative, il faut le dire tout de suite, se termina par un échec, moins humiliant que les précédents, mais peu encourageant pour l’avenir. Picture 2 La gestation du roman avait été rapide, mais sa publication fut pénible. La liquidation des deux dernières entreprises de Balzac, son imprimerie et sa fonderie de caractères, avait eu lieu d’avril à août 1828. Dès le printemps, Balzac, ruiné, sauvé de la faillite par sa famille et quelques amis, devait se procurer d’autres ressources et il les demanda à son métier d’écrivain, seul moyen qui lui restât. Après avoir accepté quelques besognes anonymes, il se remit donc au travail en reprenant un projet qui le séduisait depuis plusieurs années, celui d’écrire des romans historiques dans la manière de l’écrivain anglais Walter Scott dont les livres connaissaient un immense succès. Dans une préface ébauchée par Le Dernier Chouan et, qu’on ne retrouva dans ses papiers que beaucoup plus tard, Balzac expliquait son projet. Il s’agissait de donner en une suite de romans une « histoire de France pittoresque » qui serait consacrée surtout aux guerres civiles qui avaient divisé les Français. Un fait historique dont il avait eu connaissance « par le hasard le plus pur », dit-il, et qui appartient aux annales de la Chouannerie, lui fournit la matière de son roman. C’était la capture et la mort d’un des chefs de l’insurrection au moyen d’une espionne envoyée pour le séduire. L’affaire avait eu lieu en 1798. Le récit était d’une exécution facile. « Il n’exige aucune recherche, précisait Balzac, si ce n’est celle de ses localités. » Balzac avait d’abord voulu exploiter cette situation en en faisant une pièce de théâtre. C’était plus rapide et d’un rapport bien plus avantageux. Le canevas de cette pièce a été retrouvé. Il portait dans les papiers de Balzac un bien mauvais titre, mais significatif, Tableau d’une vie privée. C’est l’esquisse de son roman, abandonnée presque aussitôt. Dès le mois de septembre 1828, Balzac, désireux de se renseigner sur « les localités », comme il disait, demanda au général baron de Pommereul, qui avait été un grand ami de son père à Tours, de le recevoir pendant quelques semaines dans le château qu’il possédait à Fougères, ville qu’il choisit pour centre de son action romanesque. Il y arriva dans un piteux état, maigre, affamé, étrangement accoutré. On le nourrit, on le réconforta, on lui fit rencontrer des Bretons qui avaient chouanné et consciencieusement massacré. Il avait sous les yeux, pendant qu’il écrivait, la vallée qui était la scène du drame. On lui raconta des histoires de Chouans. Il écrivit assez vite un premier jet. A son retour à Paris, la mise au point fut plus difficile et plus lente, la recherche d’un éditeur malaisée. Balzac fut grandement aidé dans ces deux tâches par un ami récent, le Berrichon Hyacinthe Thabaut de Latouche, de quinze ans plus âgé que lui, connu pour avoir découvert André Chénier, critique influent. Latouche avait commencé à cette époque un roman intitulé Fragoletta ou Naples en 1798 qui décrivait une situation assez analogue à celle que Balzac avait choisie pour Le Dernier des Chouans ou la Bretagne en 1799. Les deux amis travaillèrent de concert, se communiquant leurs manuscrits, et, ce qui était plus dangereux, leurs remarques. Leur amitié survécut à cette collaboration. Latouche, paternel et attentif, aidait Balzac à tapisser son nouveau logement de la rue Cassini. Il alla plus loin encore. Il participa à l’édition du Dernier Chouan en offrant à l’éditeur Urbain Canel de prendre à sa charge la moitié des frais de fabrication. Latouche croyait au talent de Balzac, Balzac y croyait aussi : en conséquence, il multipliait les corrections qui augmentaient notablement les frais auxquels Latouche participait. Le roman put paraître enfin en février 1829. Malgré les efforts des deux amis, l’accueil fut froid. Il n’y eut que quatre articles, l’un de Latouche au Figaro, l’autre d’un ancien collaborateur de Balzac, deux autres furent des éreintements. Au milieu de l’année, on n’avait vendu que 300 exemplaires, à la fin de l’année 500. C’était un désastre pour Latouche. Balzac était plus indifférent à cette déconvenue. Il venait de faire paraître la Physiologie du mariage qui fit scandale et le fit connaître du jour au lendemain. Picture 3 Le Dernier Chouan fut considérablement remanié dans une seconde édition qui fut publié en 1834. C’est cette édition que nous reproduisons.

L’histoire En 1799, sous la Révolution française, des paysans bretons s’arment pour le retour du roi et contre la troupe républicaine du commandant Hulot. Une aristocrate, Marie de Verneuil, est envoyée par Joseph Fouché pour séduire et capturer leur chef, le Marquis de Montauran, dit Le Gars. Elle doit être aidée par un policier habile, ambitieux et peu scrupuleux, Corentin. Cependant, elle tombe amoureuse de sa cible. Contre Corentin et contre les chouans qui la détestent, elle fera son possible pour épouser le marquis. Trompée par Corentin qui lui fait croire que le marquis aime sa mortelle rivale, madame du Gua, elle ordonne au commandant Hulot de détruire les rebelles. Découvrant trop tard la tromperie, elle se sacrifie pour essayer, sans succès, de sauver son époux le lendemain de son mariage.

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             Corentin

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         Marche à Terre

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Mme de Verneuil et Mme                du Gua

Les personnages Marie de Verneuil : (1773-1799) Fille naturelle de Victor-Amédée, duc de Verneuil et de Blanche de Castéran. Elle sera l’épouse de Danton, puis du marquis de Montauran. Marquis de Montauran : Alphonse de Montauran épouse Marie de Verneuil veuve de Danton. Il sera tué en 1799. Le commandant Hulot : Comte Hulot de Forzheim, maréchal de France, né en 1776. Joseph Fouché : (1759-1820) est un homme politique révolutionnaire chargé de capturer le marquis de Montauran. Corentin : (1777) Policier à la solde de Joseph Fouché et partenaire de Marie de Verneuil dans la fomentation du traquenard destiné à arrêter Montauran. Madame du Gua : Prétendue rivale de Marie de Verneuil. En fait, la famille du Gua-Saint-Cyr est représentée par un jeune garçon et sa mère qui furent tués par les Chouans en 1799. Selon les propos de Félicien Marceau, auteur de l’ouvrage « Balzac et son monde – Gallimard », je cite : « le nom du Gua fut usurpé à peu près dans le même temps par le marquis de Montauran et par une femme qui l’accompagnait peut-être comtesse du Gua ». 1) Source analyse : Préface tirée du 19ème tome de La Comédie Humaine éditée chez France Loisirs en 1987, d’après le texte intégral publié sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac, 45, rue de l’Abbé-Grégoire – 75006 Paris. 2) Source histoire : Encyclopédie universelle Wikipédia. 3) Source généalogie des personnages: Félicien Marceau « Balzac et son monde » Gallimard.

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