Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Zacharie Marcas

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac XIIe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)

Scènes de la vie politique Picture 1  

ZACHARIE MARCAS Scènes de la vie politique   Nouvelle parue à Paris en juillet 1840 dans le premier numéro de la Revue Parisienne et vendue en roman à Paris en octobre 1841 par l’éditeur Dessessart.

Analyse de l’oeuvre S’il faut être familier avec l’œuvre de Balzac pour apprécier Le député d’Arcis, il faut l’être tout autant pour comprendre la nouvelle énigmatique intitulée Z.Marcas. Ce récit parut en juillet 1840 dans le premier numéro de la Revue Parisienne, revue de combat à la fois politique et littéraire pour laquelle Balzac espérait le même succès que celui qu’avait obtenu Alphonse Karr avec son pamphlet périodique Les Guêpes. Balzac avait en cette circonstance imité le format, le caractère, la disposition des matières, le ton polémique inventés par Alphonse Karr. Mais Balzac avait des ambitions plus hautes que le spirituel libelliste. Il voulait exprimer ses idées politiques, montrer les faiblesses et les erreurs du système de gouvernement établi par les journées de Juillet et apparaître comme un penseur politique que les événements désigneraient comme un précurseur et un guide. Evidemment, une nouvelle mise en bonne place dans le premier numéro d’une telle revue, devait avoir une signification. Elle est une sorte de prologue. Balzac raconte les expériences malheureuses d’un penseur politique qui est, à tous les points de vue, un homme de premier ordre, mais sans aucune fortune. Il a dû mettre ses connaissances et son génie au service d’un politicien dont il fait la carrière avec l’espoir d’obtenir de lui les moyens de franchir la barre du suffrage censitaire et de devenir député. Il est trompé par ce personnage, accepte avec courage des rôles difficiles dont il ne tire aucun bénéfice, lutte pendant dix ans, et, après une période de misère complète, tente une dernière expérience dont l’issue lui inspire un tel dégoût qu’il est brisé et en meurt. Les principes de Marcas, les griefs de Marcas, son programme sont, bien entendu, les principes, les griefs, le programme que Balzac va développer dans La Revue Parisienne. Sa vie dans une mansarde, son courage, ses études, sont une transposition de la jeunesse pauvre de Balzac à l’époque de ses débuts. Z. Marcas, en tête de La Revue Parisienne, c’est l’auteur et son affiche électorale. Les idées de Marcas, c’est l’application en politique de l’énergétique de Balzac présente sous diverses formes dans toute son œuvre. Les nations sont comme les hommes, leur force, leur avenir dépendent de leur force vitale, c’est-à-dire de leur énergie. Dans une nation, la force vitale est représentée par les jeunes, l’énergie de la nation est formée par leur énergie et leur désintéressement. Napoléon, Louis XIV, l’Angleterre dans ses périodes de crise, ont su appuyer leur pouvoir sur une jeunesse intelligente. La monarchie de juillet fait le contraire : c’est un régime de vieillards, fondé sur une conception de la vie qui est celle des vieillards, incarnant par sa constitution, par ses lois, des intérêts et des pusillanimités, calculs de sexagénaires. Un tel régime sera renversé un jour par l’explosion de cette jeunesse tenue à l’écart : aujourd’hui, dit Balzac, les Barbares qui campent aux frontières des nations sont ces intelligences qu’on a proscrites. Toutes les positions politiques de La Revue Parisienne sont contenues en germe dans ce discours –programme que Marcas adresse aux deux jeunes voisins de la mansarde. C’était pour Balzac la destination de son récit. Mais il fallait aussi un canevas. La vie mouvementée de Marcas, les expériences amères qu’il avait faites devaient fournir ce canevas. Mais il fallait faire vite, il fallait faire court. L’histoire de Marcas, c’était le sujet d’Illusions perdues transcrit dans le monde politique. Pour la traiter avec tous ses développements, avec les circonstances qui permettaient de la rendre dramatique, il aurait fallu toute la place dont Balzac a eu besoin pour Un grand homme de province à Paris. C’est la faiblesse de cette nouvelle si curieuse. On ne peut pas raconter Illusions perdues en trente pages. C’est dommage. Si Balzac avait eu le temps de tirer de son sujet toutes les vues de lanterne magique dont il se borne à faire l’énumération, Z. Marcas aurait été sans doute la plus belle et la plus complète des Scènes de la vie politique. « Cette romantique histoire, Balzac la conte dans un style violent, coloré de la manière la plus sombre, de telle sorte que son éloquence confine à la poésie. L’œuvre présente un intérêt particulier en ce sens qu’elle amorce le jugement que le grand romancier portera sur la société contemporaine, considérant avec un pessimisme absolu la nouvelle société politique née de la révolution de Juillet 1830. »

L’Histoire Zéphirin Marcas, natif de Vitré, d’origine modeste et d’intelligence remarquable, met toute son énergie à passer son doctorat en droit, puis à s’essayer au journalisme, puis à tenter d’entrer en politique. Logé dans une mansarde, vêtu de haillons, ses jeunes voisins d’immeuble le surnomment « les ruines de Palmyre ».

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Xavier Rabourdin, chef de bureau (vers 1830)

Le « Z » accolé à son nom aurait déjà quelque chose de fatal, mais on ne voit pas pourquoi… Dans cette société du temps de Louis-Philippe, la misère est un obstacle insurmontable. Après s’être épuisé en travaux d’écriture pour gagner son pain, après avoir cherché l’appui d’un ancien ministre, que Zéphirin a aidé et qui lui fait miroiter monts et merveilles, Marcas est rejeté dès qu’on n’a plus besoin de lui. Il tombe dans la déchéance la plus horrible et meurt. Son corps est jeté dans la fosse commune du cimetière Montparnasse. L’histoire est racontée par Charles Rabourdin, fils de Xavier Rabourdin ; l’employé des Employés ou la Femme supérieure, qui était le voisin de Marcas dans un immeuble lamentable au moment de ses études. Charles a fait de son mieux pour alléger la misère de Marcas, lui fournissant notamment du linge qu’il tient d’une des ses conquêtes. Il a une vision très sombre de l’état social et politique de la France, vision qui s’accorde en tout point avec le destin malheureux de Marcas.

Généalogie des personnages Zéphirin Marcas : Homme politique décédé en 1883. Xavier Rabourdin : Né en 1784, chef de bureau au ministère des Finances. Epoux de Célestine Leprince, née en 1796, d’où un fils Charles, né en 1815 et une fille. Sources:  1) Analyse : Préface tirée du 19ème tome de La Comédie Humaine éditée chez France Loisirs en 1987, d’après le texte intégral publié sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac, 45, rue de l’Abbé-Grégoire – 75006 Paris. 2) Analyse : Encyclopédie universelle Wikipédia. 3) Histoire : Encyclopédie universelle Wikipédia. 4) Géologie des personnages : Félicien Marceau « Balzac et son monde » Gallimard.

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